Le barrage de Bimont a connu dès les premières années de sa mise en service un phénomène de gonflement et de fissuration du béton dans certaines zones localisées de la rive droite. Ce phénomène, qui n’a jamais remis en cause la sécurité de l’ouvrage, est aujourd’hui stabilisé.
De 2017 à 2019, d’importants travaux de rénovation ont été engagés pour réhabiliter les secteurs endommagés, en prenant en compte les nouvelles règles en vigueur, mais aussi pour anticiper les futurs besoins en eau de notre région en augmentant la capacité de la réserve.
Un échafaudage a tout d’abord été installé pour permettre aux techniciens d’accéder à la paroi (parement) aval de la rive droite tout en prenant en compte leur sécurité à toutes les étapes du chantier. Une grue a été montée pour faciliter la manutention du matériel et maintenir l’accès à la crête du barrage et au massif de Sainte-Victoire.
Les zones de la rive droite fissurées ont ensuite été renforcées avec des barres d’ancrage avant de colmater les fissures grâce à un coulis de ciment. Au total, 7,5 km de forages ont été réalisés et 132 barres d’ancrage (qui ont nécessité l’emploi de 50 tonnes d’acier) ont été mises en place.
Une membrane étanche de 3000 m² a ensuite été posée sur le parement amont de la rive droite du barrage (côté retenue) pour protéger le béton et renforcer son étanchéité.
Un réseau de drains (que l’on appelle voile de drainage) a également été créé au pied aval du barrage (côté contre-barrage). Son rôle est de limiter les pressions dans le rocher, sous le barrage, en permettant l’évacuation des eaux résiduelles.
Ces travaux ont été mis à profit pour optimiser le dispositif d’auscultation qui permet de surveiller l’ouvrage, mais aussi pour rénover les organes de vidange du barrage et l’ensemble des équipements électriques qui permettent de l’exploiter.
La voûte est prolongée sur chaque rive par des massifs d’appui appelés culées. Le phénomène de gonflement du béton ne se retrouve que dans certaines zones de la rive droite du barrage. Par conséquent, la culée de la rive droite est soumise à davantage de contraintes. A l’occasion des travaux, elle a donc été renforcée par l’ajout de 4 tirants verticaux.
Chaque tirant est constitué d’un câble en acier de 17 brins (multitorons). Il est scellé au fond d’un forage de 20 cm de diamètre et de 15 à 30 m de profondeur.
Le tirant est mis en tension et bloqué au moyen d’une tête d’ancrage. La tension est mesurée en continu et peut être modifiée si besoin.
Ces tirants verticaux permettent de renforcer la structure de la culée conformément aux réglementations en vigueur et assurent sa stabilité notamment en cas de montée exceptionnelle des eaux de la retenue.
Le tirant exposé ici est l’un des tirants d’essai réalisé pour vérifier les caractéristiques du rocher et valider les procédures d’exécution.